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Star Wars VI - Le retour du Jedi

 

   Ce film, sorti le 25 mai 1983 sous la direction de Richard Marquand, achève la trilogie originale de la fameuse saga intergalactique "Star Wars".

 

    D'abord au palais de Jabba puis sur Endor, les personnages principaux cherchent à se réunir sous l'étendard de l'Alliance rebelle afin de détruire l'Empire qui construit son Étoile de la mort, encore plus puissante que l'ancienne Étoile noire.

 

   La galerie des personnages continue sa mutation depuis le premier opus de 1977. Par exemple, Han Solo et Leia Organa achèvent leur effacement caractériel au profit des profonds conflits de la Force.

 

   Concernant le personnage singulièrement charismatique de Dark Vador, cet épisode VI est un retour à "Un nouvel espoir" (1977) dans lequel le célèbre Seigneur était largement infantilisé par le Grand Moff Tarkin, joué par Peter Cushing. Dans "Le retour du Jedi", c'est la présence oppressante de l'Empereur qui retire au Sith encasqué son aura de chef de guerre omnipotent tel qu'il apparaissait dans "L'Empire contre-attaque" (1980).

 

   Luke, apparaissant avec un sabre vert, opère une translation vers la sagesse, surtout grâce à la mort de Yoda. Annoncé comme le dernier Jedi, il se débarrasse de toute paternité intellectuelle en prenant toute sa place dans le combat contre l'Empire et pour la persistance de la Force.

 

   En dehors de ces protagonistes principaux, d'autres personnages entrent en scène mais sans revêtir de force particulière. La séquence de Leia et du premier Ewok est, par exemple, exempte de tout intérêt sinon celui d'agrémenter la saga en mythologie. Par ailleurs, si ces petites créatures sont devenues cultes, c'est bien au détriment des autres personnages dépersonnalisés de l'épisode VI comme les troopers, entraînés dans l'infantilisation contre leur gré.

 

  Tout comme le premier film de 1977, "Le retour du Jedi" se centre sur la Force et l'évolution de Luke Skywalker au lieu d'être obsédée par les combats de l'Alliance, très lourdement présents dans le long-métrage de 1980. Or, le film prend soin d'explorer de nouveaux univers comme dans "L'Empire contre-attaque".

 

   Le gros point faible, en plus de la création de protagonistes inutiles, réside dans la pathétique bataille d'Endor. Ou plutôt dans sa pathétique retranscription. L'Empire galactique et sa puissante armée se retrouvent ainsi matés en quelques minutes par des oursons munis de bâtons en bois dans des situations frôlant le grotesque au point de l'ébranler.

 

   A l'inverse, le point fort se concentre dans l'affrontement culminant entre Luke Skywalker et Dark Vador ainsi que dans la tentative de perversion du jeune Jedi par l'Empereur. La bataille au sabre laser, en plus d'être parfaitement chorégraphiée et encadrée par des décors fabuleux, est ponctuée de remarques oppressantes de la part du seigneur Sith qui relèvent toute la psychologie de la relation entre les deux ennemis supposés.

 

   La séquence dans l'antre de Jabba, si elle est destinée à porter l'attention sur un personnage fascinant mais jusqu'alors pour le moins énigmatique, est une véritable extension à l'histoire puisque la bataille contre l'Empire s'efface totalement au profit de l'univers large de Star Wars et de la trajectoire des personnages principaux.

 

  Sous la baguette toujours irréprochable de John Williams, seule garantie intégralement qualitative indépendamment des différents opus de la saga, l'histoire d'une trilogie culte s'achève avec un film qui, malgré ses défauts, demeure un très bon long-métrage, agrémente l'univers "Star Wars" de nombreux éléments devenus inévitables et se conclut par un coup de sabre dans le voile du manichéisme.

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