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la dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil

 

   Le 5 août 2015, les salles de projection de l'Hexagone découvraient ce long-métrage de Joann Sfar, un thriller racontant l'histoire d'une jeune secrétaire s'embarquant dans une fuite en avant provoquée par une suite d'événements angoissants.

 

   La situation initiale relève d'un habile parallèle avec celle de "Psychose" (1960) d'Alfred Hitchcock : une relation patron-employée et un air rétro. Le second de ces deux éléments est la base esthétique du film et révèle l'énorme travail réalisé par le directeur de la photographie, le brillant Manuel Dacosse. Les lumières et leurs tons sont manipulés avec un art exceptionnel, les reflets dans les miroirs et les matériaux sont d'une omniprésence totalement maîtrisée, les ombres semblent être des personnages à part entière et les images sont pareilles à des plans artistiques comme on pourrait en trouver dans "Sin city" (2005).

 

   Les acteurs manquent souvent d'énergie mais jamais de crédibilité malgré des scènes peu évidentes. L'ambiance psychologique et la violence intellectuelle du film se doublent d'une rudesse visuelle peu commune. Le scénario possède définitivement quelque chose d'Hitchcock avec l'atmosphère permanente de conspiration dans le genre du film "Le faux coupable" (1956) avec Henry Fonda. Le déroulé des événements est bien ficelé quoique très attendu parfois si l'on fait le liens avec ces thrillers des années 1940-1950.

 

   "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil" est un film efficace, de qualité, vif et saisissant. De cette manière, il réalise l'exploit de réhabiliter un genre disparu et d'y ajouter une splendide créativité visuelle, digne d'un véritable thriller moderne.

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