une femme disparaît
Des voyageurs, enfermés dans un train en marche, sont chahutés par une passagère cherchant une femme qui semble avoir disparu et qui, logiquement, devrait se trouver dans l'un des wagons puisque le train ne s'arrête pas avant sa destination finale. L'histoire prend vite la forme d'une conspiration.
Voilà bien un film d'Alfred Hitchcock. Le long-métrage date de 1938, est en noir et blanc et possède encore un peu du genre muet avec des scènes musicales et sans dialogues durant les minutes introductives. Le scénario est tressé de fils qui s'entrecroisent constamment et demeure, visionnage après visionnage, d'une solidité à toute épreuve. Le spectateur est happé par l'histoire et voudra en savoir toujours plus jusqu'à la fin.
Le couple principal est interprété par Margaret Lockwood et Michael Redgrave qui utilisent des répliques aiguës et vives pour jouer des scènes palpitantes. Les personnages du train confinent ainsi les spectateurs dans une atmosphère oppressante et étriquée sous forme de huit-clos sans échappatoire.
L'angoisse est saisissante et est en partie façonnée par le traitement minutieux des couleurs, comme toujours chez Hitchcock. Surtout avec les films en noir et blanc. C'est ici Jack Cox qui a été chargé de la direction de la photographie et c'est sa gestion des contrastes entre les costumes et les textures des décors qui fait la beauté esthétique du film.
"Une femme disparaît" est assurément un film digne de son réalisateur et typique du genre, donnant au spectateur l'envie continue d'en connaître davantage et de savourer le suspense insoutenable du long-métrage. Une belle réussite à laquelle il manque peut-être… une grande musique hitchcockienne.
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