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Le juge et l'assassin

 

   C'est en 1976 que sort ce film de Bertrand Tavernier qui vaudra à Michel Galabru le César du meilleur acteur.

 

   Dans une France secouée par l'affaire Dreyfus, un sergent d'infanterie réformé pour raisons de santé traverse en marchant le pays après sa sortie de l'asile. Sur son chemin, il commet viols et crimes jusqu'à être arrêté par un juge.

 

   C'est à l'élégant et flegmatique Philippe Noiret que revient le rôle du juge Rousseau. Son élocution, sa voix et son maintien parfois exaltés font de lui un interprète exceptionnel et parfait dans le sens le plus absolu de la critique. Face à lui, un Galabru changeant, insaisissable. Son caractère oscillant fait peser son personnage tantôt du côté de la folie, tantôt du côté du génie. Ses envolées subites et ses calmes répliques encadrent le personnage et façonnent un monstre formidablement détestable.

 

    Les silences s'entrecoupent de partition mélodieuses ou de chants hérités d'airs ruraux. Ces passages calmes et attendrissants nourrissent l'horreur patiente du scénario. Les images, quant à elles, traduisent à l'écran le caractère tourmenté des personnages derrière une atmosphère profondément travaillée et habilement pensée.

 

  Ce film de Bertrand Tavernier est une énigme à ciel ouvert, une sorte d'exposition diffuse, une vérité dispersée, une Å“uvre qui nous échappe autant qu'elle s'offre totalement. Chaque spectateur peut avoir son propre avis sur les personnages et proposer une interprétation particulière de leur motivation.

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