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Mad Max

 

   Le 12 avril 1979 sort "Mad Max", un film dystopique. Ce long-métrage est le premier de George Miller, qui réalisera la totalité de la tétralogie, et demeure le point de départ de la carrière internationale de Mel Gibson.

 

   Dans un monde proche du nôtre mais semblant avoir sombré dans le chaos après une catastrophe, Max Rockatansky fait partie de la police. Regroupées sous le sigle MFP, ces forces armées traquent sans relâche et avec une violence surprenante les "aigles de la route", un groupe de motards semant la terreur. Un jour, le gang va s'attaquer à la famille de Max.

 

  Contrairement à l'univers désordonné qu'elle présente, la réalisation est d'une impeccable qualité. Les travelings à grande vitesse se succèdent sous des angles particulièrement harmonieux et la caméra dynamique utilisée pendant la quasi-totalité du film joue en faveur des poursuites spectaculaires que Miller met en scène. La rudesse des plans choisis, régulièrement situés au niveau du sol et allant à une vitesse que l'on devine dangereuse, ainsi que l'univers violent et dérangé contribuent à l'ambiance oppressante du film.

 

  Par ailleurs, le style se remarque dès la première scène avec la course-poursuite initiale, ses cascades extraordinairement efficaces, sa mise en scène révolutionnaire et la suggestion progressive du personnage de Max. L'absence systématique de musique est utilisée avec art dans cette scène où les bruits des engins remplacent la partition, sans pour autant rendre la bande-son creuse ou lassante.

 

   Il en sera de même durant la suite du long-métrage. Néanmoins, la bande-originale se mêle habilement aux situations les plus difficiles comme aux scènes les plus tendres. Signée et dirigée par Brian May, guitariste du groupe Queen, la musique est d'une diversité très intéressante et rehausse certains passages avec une juste énergie.

 

   Mel Gibson, crédible de sa première apparition à sa dernière, parvient facilement à gagner sa place dans la saga. La gravité que transmettent ses expressions et la froideur violente de son jeu interagissent merveilleusement avec le climat sans cesse agressif du film. Les costumes conçus par Clare Griffin agrémentent cette talentueuse interprétation en lui forgeant un charisme exceptionnel.

 

   Réalisé avec très peu de budget mais avec un talent si incroyable qu'il en devient souvent surprenant, ce film est un bouleversement dans l'histoire du film d'action et dans la chronologie des films dystopiques. Sans être forcément dans l'anticipation, sans fixer de repères réels, George Miller parvient à générer une peur et un sentiment d'oppression en usant de la caméra tout comme du scénario ou des personnages afin de réaliser son premier film et, par la même occasion, son premier chef d’œuvre.

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